Qui êtes-vous ?

DownToMissJones - Insatiable et persuadée. La complexité simple ou la simplicité complexe. Langue en bouche ou langue de cannes.

2 avril 2008

1 et 1/2

<< Lily ne voulait plus de lui. Il la répugnait. Les doutes la hantaient. Elle l'aimait et elle l'estimait. Jamais en mal n'avait-elle pas parlé de lui, ce génie créateur, tant dans son propre talent que dans la manière dont il la façonnait, et n'avait-elle pas tant encourager les autres à le reconnaître à sa noble valeur.
Le premier instant où elle l’avait rencontré, elle avait trouvé son monde.
Il y a longtemps qu'elle cherchait cette porte, cette fuite de cette prison dont les murs la cloîsèrent sans cesse au fil de ces deux dernières années.
Ça semblait clair.
Son ange était adorable mais mesquin. Bon et mauvais.
Elle ne voulait pas de lui.
Il habitait près du lieu où elle devait se rendre à chaque matin et cela lui évitait un grand voyagement dont elle avait la paresse.
Il savait être sage et être fou, tard dans la nuit et tôt le matin.
Il dégageait de lui la connaissance du monde qui la faisait rêver. Tous ses discours de lumière comme sur ses "rien" la rejoignaient et l’alimentaient.
Elle pouvait être elle-même avec lui. Elle l'était peut-être trop plus que de ne pas l’être assez.
Leurs forces de vie ils se partageaient.
Pourtant, elle savait que cela n'allait pas durer. Elle savait qu’elle le quitterait. À l'été suivant, probablement. Mais il l'eût quitté bien avant. Les doutes la hantaient.
Ce fruit, cette symbiose produite de leur chair les changèrent.
Entre temps, elle avait rencontré cet autre homme. Grand, fort, latin. Chevalier de son conte de fées préféré, ce prince qui était venu la délivrer de son repos non-paisible l'enivrait de tout ce dont elle ne pouvait plus s'approcher. S'approcher de celui qui était la cause de sa plus grande détresse.
Étrangement, ils étaient jumeaux. À croire qu'ils possédaient le même intellect, la même vision de la vie et qu'ils ne furent qu'un.
Elle se servit de l’autre, cet homme étant de passage, pour assouvir son goût de revivre pendant que celui qui partageait sa vie restait dans la noirceur.
Elle le laissa vite tomber.
Elle se réveilla enfin de cette chaleur.
Troublée, infidèle, Lily remarqua comment ce prince n'était que le reflet de celui qu'elle avait mis de côté.

À la radio passa cette chanson : "The scientist" par Coldplay. "Come up to meet you, tell you I'm sorry, you don't know how lovely you are..."
Elle comprit qu'elle devait le retrouver. Même cela s’avérait plus que difficile. Elle supplia la nature divine de lui donner une dernière chance et la force de le laisser la quitter, s'il ne voulait plus d'elle. Elle pria pour ne pas perdre l'essence de sa vie. Garder son sang froid. La panique s'empara d'elle. Comment avait-elle pu être aussi déconnectée de la vie aux cours des derniers mois? Tout son univers avait perdu son sens. Elle le savait. Elle s'était donnée dans sa moitié à un être à qui, dans un autre temps, elle aurait donné sa vie. Elle s’en apercevait.
Tout à coup, elle sortit, presque oubliés, les cinq derniers mois et tous ses souvenirs : Jack et Lily était fait pour être ensemble. Ils avaient tout surmonté...
Elle était fautive.
Ce jour-là, elle se promit de repartir à zéro. Elle ne savait comment le lui dire et ne lui dit jamais. Par-dessus tout, elle avait découvert en lui son meilleur ami et son meilleur amant.
Depuis le premier jour, elle lui avait dit qu'elle ne voudrait jamais le perdre. Lily lui avait faite la promesse de ne jamais le trahir et ils avaient fait la promesse de pouvoir toujours être apte à se parler et de s'affronter.
Il était son meilleur ami. Il était son complice. Il était sa Vie. Elle voulait qu'il devienne une fois pour tout, son plus grand amour.
Un amour si grand naissait en elle. Un amour si grand se perdait de lui...
S'il devait ne plus l'aimer, si elle devait ne plus l'aimer, ils ne pouvaient que se détester afin de s'assurer de se convaincre qu'il n'était pas fait l'un pour l'autre. S'il ne pouvait être amis, ils ne pouvaient être rien, là où l'orgueil, la délivrance et même les regrets ne furent qu'un...>>

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